Entretien avec Stéphanie Janicot, pour parler de son roman "Dans la tête de Shéhérazade" (Albin Michel).
Ce que j'ai bien aimé dans cette interview: une certaine forme de candeur et d'honnêteté quand on a parlé de l'écriture. Stéphanie Janicot m'a notamment raconté qu'elle avait tendance à placer la barre trop haut quand elle se mettait à écrire, d'où une tendance à se décourager. Son conseil si vous voulez écrire: soyez modeste dans vos ambitions, et tâchez de finir ce que vous avez commencé!
Ce que j'ai moins aimé: En tant que journaliste littéraire, Stéphanie J. baigne dans un milieu aux pratiques plus que douteuses. Exemple: son propre magazine Muze lui a accordé deux pages de critique (positive, bien sûr) dans le numéro de septembre. Pas très défendable, tout ça!
Pour finir, deux mots pour parler de "Dans la tête de Shéhérazade": le style est lisible, mais l'histoire manque de tonus. Pas vraiment un "page turner"! Pour tout dire, je trouve que le personnage de Shéhérazade aurait gagné à être développé. Mais je suppose que Stéphanie J. est tombé dans le piège contre lequel elle met en garde les wannabes: un sujet aussi ambitieux que l'intégration (ratée) des Maghrébins demande un immense talent...
Si ma micro-critique vous a donné envie d'en savoir plus, allez faire un tour ICI ou LA.
Quelle perfidie, dans le commentaire faussement positif (genre j'ai pris de bonnes résolutions pour 2009)! Quel talent dans l'indécrottable! On se demande pourquoi des auteurs, qui n'ont peut-être pas que ça à faire (à moins d'être maso), se laissent malmener comme ça...Indulgence? Pitié? Intérêt? Incoscience? Car j'ai remarqué chez vous, Wrath, un trait commun à toutes vos interviews/podcasts couplées d'un billet ("micro-critique", comme vous dites): vous êtes plutôt conciliante avec l'auteur de visu, mais vous vous "lachez"bien plus sévèrement dans votre commentaire. Ca y est, vous êtes mûre pour être journaliste!
(Sinon, j'ai légèrement halluciné sur un point de l'itv, concernant Zulma: deux ans pour répondre à un manuscrit(gasp!)et encore...parce qu'ils avaient organisé un comité de lecture avec les gens de leur village(!!!) : ainsi donc, dans notre beau pays, ce sont "les gens" (ah, les gens!) qui décident ce qui peut être publié ou pas...Hé bé, ceci explique peut-être cela...Erreur fondamentale: croire qu'il faille se plier au goût du grand public pour éditer de la littérature. A moins, bien entendu, qu'il ne s'agisse pas de littérature...)
Rédigé par : Santa Klaus | 07 janvier 2009 à 10:16
Une écrivain que je ne connaissais pas et que je vais bientôt lire.
Rédigé par : unevilleunpoeme | 07 janvier 2009 à 11:58
Au moins elle est franche, elle admet qu'il n'est pas facile aujourd'hui d'être publié. Quant à l'article concernant son roman, franchement je ne vois pas où est le problème. Muze c'est pas le Monde ou Lire, ça ne changera pas grand chose au volume des ventes de son bouquin.
Le seul livre que j'ai lu d'elle: "Non, ma mère n'est pas un problème" ne m'avait pas emballée, mais son style m'avait paru assez bon. Le thème abordé dans son nouveau roman m'intéresse, et je pense le lire dans l'année.
Conclusion: ce podwrath est très bon, dommage que votre commentaire soit un peu condescendant.
Rédigé par : Nicole | 07 janvier 2009 à 14:01
@Nicole.
Quand a-t-il été facile d'être publié ?
Rédigé par : Pirloui | 07 janvier 2009 à 15:25
Aujourd'hui, c'est plus facile qu'avant. Que n'importe quand avant. On va chez Lulu, et c'est parti.
Rédigé par : François Martini | 07 janvier 2009 à 15:43
@François.
Ne faites pas le malin François, vous savez très bien qu'on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Méfiez vous, je vais finir par l'acheter votre roman publié chez votre cousin patron de Glyphe;)
Rédigé par : Nicole | 07 janvier 2009 à 16:11
"deux ans pour répondre à un manuscrit et encore... parce qu'ils avaient organisé un comité de lecture avec les gens de leur village"
Dommage que Sirius soit absent. Il nous dirait que c'est impossible et que Stéphanie Janicot ment.
Rédigé par : Pif Paf | 07 janvier 2009 à 17:01
Exactement François. Cela n'a jamais été aussi facile qu'aujourd'hui de se faire publier. C'est bien plutôt sur cela qu'elle devrait insister. Si elle était franche (et modeste) elle dirait que c'est suffisamment facile pour qu'elle y parvienne. Mais ça fait mieux de dire que c'est difficile, surtout quand on y est soi-même parvenu.
Rédigé par : Pirloui | 07 janvier 2009 à 17:12
@Pif Paf
C'est vrai que c'est assez "farce" quand on y réfléchit, cette anecdote de villageois faisant office de comité de lecture.
Rédigé par : nicole | 07 janvier 2009 à 17:31
@ Nicole : C'est une bonne idée.
La différence, entre un wannabe standard et moi, qui suis publié chez mon cousin, c'est que je ne lui ai jamais soumis en lecture, mon manuscrit, à mon cousin : je lui ai offert, comme chaque année la petite autoédition que j'avais réalisée de mes dix doigts, comme je l'ai offerte à la plupart des membres de ma famille et mes amis. Je ne risquais pas de lui demander une faveur, ce n'est pas mon genre, j'ai un blocage sur les passe-droits. Mais à chaque fois que je visitais son stand, chaque année, au salon du livre, je lui offrais ma production de l'année. C'était bien la moindre des choses, je repartais chaque année avec un ou deux excellents romans qu'il m'offrait ! C'est lui qui m'a proposé l'édition de ce roman-ci, qui lui a beaucoup plu, et pas des autres.
Donc, finalement, le mieux, pour moi, ç'aura été de donner mon roman, en autoédition, autour de moi, sans rien demander en échange.
Reste que si se faire publier (par Lulu ou The Book, par exemple), n'est pas si difficile que cela, il est autre chose de bien plus malaisé : vendre son livre. Là, je n'ai de leçons à donner à personne : je ne sais pas comment faire !
Rédigé par : François Martini | 07 janvier 2009 à 18:44
@ Nicole : faites vite, vous serez la première à l'acheter ! Vous serez ainsi une personne unique au monde !
Rédigé par : François Martini | 07 janvier 2009 à 18:46
Elle a participé à la création de Muze, je ne vois pas pourquoi elle ne s'en servirait pas. D'autant que sa diffusion est limitée.
La presse pour enfants, surtout le groupe Bayard, même comme SR, c'est un bon moyen de connaître du monde - les éditions Bayard c'est quelque chose...
Quant au comité de lecture villageois formé de l'institutrice (et du curé ?) ça m'étonne beaucoup faut que je me renseigne !
Rédigé par : sirius | 07 janvier 2009 à 19:24
Même si ce comité de lecture paroissial n'a pas existé, ne détruisez pas l'histoire, elle est trop cocasse.
Rédigé par : Léonie Colin | 07 janvier 2009 à 21:47
Séduit je suis par Stéphanie Janicot. Grazie.
Rédigé par : Gondolfo | 07 janvier 2009 à 23:11
@Sirius: A croire que "se servir" de ses contacts est toujours acceptable. Désolée, mais je ne partage pas ce point de vue.
@Nicole: Condescendante? Je donnais seulement mon point de vue, le plus honnêtement possible (comme vous l'avez souligné récemment, je suis la Vertu incarnée, ahah)
Rédigé par : wrath | 08 janvier 2009 à 01:49
Wrath plus vertueuse que jamais ? Bah, si des contacts tu avais tu n'hésiterais pas un instant...
Rédigé par : sirius | 08 janvier 2009 à 08:54
Il est évidemment bien plus facile de se faire publier aujourd'hui qu'avant, puisqu'on publie dix fois plus de livres aujourd'hui qu'en, je ne sais pas, 1960.
Pour ce qui est de ce que vous "n'aimez pas" dans l'interview, Wrath, d'une part il n'y a pas 36 choses à faire pour garder un peu de temps pour écrire, et journaliste est assez pratique, d'autre part et surtout, vous ne parlez pas de vos nouvelles et de vos manuscrits sur votre site ? Pourquoi Stéphanie et d'autres ne parleraient pas de leurs livres dans les journaux pour lesquels ils travaillent ?
Rédigé par : PhJ. | 09 janvier 2009 à 18:21
J'ai lu " Tu n'es pas seul à être seul" de Stéphanie Janicot et outre l'excellent titre, je n'ai pas pu finir la première nouvelle, style assez navrant tout de même et bons sentiments à la Gavalda mais avec moins de talent je trouve. C'est une auteur qui se vend très bien et qui n'a pas besoin du blog pour être diffusée. En revanche, ça fait une belle pub pour Muze, que je ne connaissais pas. Moi ce que j'aime bien dans les podwraths c'est le visage crispé des gens quand Wrath commence avec ses questions de wanabe. Et évidement je ne crois pas non plus une minute à ce comité fête au village...
Rédigé par : carole | 10 janvier 2009 à 14:25
C'est vrai, si, qu'elle a commencé en ne connaissant personne (et personnellement, j'avais beaucoup aimé les Matriochkas). En revanche, LM ne sait manifestement pas à quel point elle a été liée ensuite au milieu – sinon, elle s'en serait donné à coeur joie dans l'interview. Mais encore une fois, qu'on parle de Jessica Nelson, de Stéphanie Janicot, d'Audrey Diwan, de Philippe Besson, de Louis Lanher, de David Foenkinos, de moi si on veut, de Claire Castillon, de Florian Zeller et de 1 000 autres, je ne vois pas où est le problème. Ce sont des gens qui, au départ, n'étaient pas du tout "liés au milieu", et qui le sont devenus avec leur travail ou leurs efforts ou tout ce qu'on veut, mais qui le sont devenus. Comme tout le monde peut le devenir.
Rédigé par : PhJ. | 10 janvier 2009 à 20:08