Il y a une communauté dont je ne parle pas beaucoup sur ce blog (et dont personne, ou presque, ne parle): les auteurs publiés dans des toutes petites maisons d’édition. Bien que publiés à compte d’éditeur, ces auteurs se sentent laissés à l’abandon. Voilà le témoignage d’un de ces écrivains de l’ombre, suite à la parution de Editeurs cherchent chefs-d'oeuvre désespérément dans “l’Express”:
Cet article est un authentique marronnier. Mille fois la presse a expliqué que tous les éditeurs de la place de Paris lisaient tous les manuscrits d'inconnus et patati et patata... je ne commenterai, pas mais bon... De toute façon, le vrai problème de l'édition n'y est pas abordé. Le vrai problème n'est pas d'être édité, c'est de savoir par qui l'on est édité et pourquoi. Les journalistes et les libraires n'étant intéressés que par les grosses maisons et les têtes connues, le fait d'avoir un éditeur et d'être référencé n'est pas l'essentiel. L'essentiel est [...] de faire partie de la bonne bande, du bon quartier.
J'ai publié chez un petit éditeur de province un roman et un recueil de nouvelles. Mon éditeur n'a pas beaucoup de moyens, mais il aime ce que je fais, c'est déjà pas mal me dirai vous. Il n'en reste pas moins que dans mon cas comme dans le cas de pas mal d'autres auteurs, il est impossible d'espérer ne serait-ce qu'une petite reconnaissance pour son travail.
Que les journalistes soient un peu moins frileux, un peu moins concentrés sur ce qu'ils connaissent, sur leurs réseaux, qu'ils aillent fouiller dans la production pas toujours aussi médiocre qu'ils le pensent sans doute des petits et tout petits éditeurs qui par amour du texte continuent à publier des auteurs qui au mieux leur rapporteront assez pour continuer leur activité. Guère plus.
IL Y A DE GRANDS TEXTES CHEZ DE PETITS EDITEURS!
Réponse de Delphine Peras pour l’Express: "Libre à vous de considérer cet article comme un marronnier, son propos est juste de souligner que le système actuel de l'édition française permet à tout bon livre d'être repéré à un moment ou à un autre, que ce soit par un grand éditeur (Alexis Jenni chez Gallimard après cinq précédents manuscrits refusés; Jean-Michel Guenassia chez Albin Michel pour "Le cercle des incorrigibles optimistes" etc.) comme par un petit (de Fred Vargas chez Viviane Hamy à Jean-Marie Blas de Roblès chez Zulma en passant par Kéthévane Davrichewy chez Sabine Wespieser. Evidemment qu'il y a de bons textes chez les petits éditeurs ! De même qu'il y a de mauvais textes chez les grands - et chez les petits aussi... Effectivement, pour ces derniers, se pose le problème des moyens, donc de la communication. Mais personnellement, je serai toujours à l'écoute d'un petit éditeur qui m'incite à lire un livre auquel il tient. Après, il en va de mon libre-arbitre, de mes goûts, de ma subjectivité. C'est impitoyable, je vous l'accorde..."
Ma réponse: les “grands” éditeurs ont besoin d’un discours méritocratique pour justifier leur domination. Personne n’est assez fou pour dévoiler l’envers du décor (copinage éhonté, coucheries, etc). Si les wannabes commençaient à perdre foi dans le mythe-du-manuscrit-envoyé-par-la-Poste, ils cesseraient d’acheter des livres. Et les éditeurs germanopratins perdraient l'aura qui leur permet de se pavaner quand ils sont de sortie dans les salons du livre. On comprend donc que les princes de l’édition entretiennent le mythe pour protéger leur revenu et leur statut social.
Il est important que tous les exclus de ce système - wannabes , mais aussi écrivains publiés dans des petites maisons de province - s’unissent contre ce discours mensonger qui ne fait que conforter l’aristocratie germanopratine.
Si déjà les wannabes arrêtaient de baver devant les couvertures de Gallimard la blanche les choses changeraient. Mais non, ils envoient leurs manuscrits à des stagiaires et continuent à acheter les mêmes livres...
Rédigé par : misère | 17 février 2012 à 06:41
http://www.lexpress.fr/culture/livre/gallimard-veut-racheter-flammarion_1083313.html?xtor=EPR-583-[XPR_Alerte_Info_Actif]-20120216--152095444@197857234-20120216183516
Et voici ce gros éditeur qui veut devenir encore plus gros.
Rédigé par : robin | 17 février 2012 à 08:35
"juste de souligner que le système actuel de l'édition française permet à tout bon livre d'être repéré à un moment ou à un autre"
Est-il vraiment nécessaire de souligner, à mon tour, toute l'absurdité de cette affirmation..?
Rédigé par : Georges BUISSON | 17 février 2012 à 08:48
Effectivement, à travers "la blanche" et les maisons germanopratines "historiques", c'est d'avantage un statut social qui est promu, un accès à "l'élite culturelle". La qualité littéraire, le talent, l'originalité sont bien secondaires, il n'y a qu'à se pencher sur la production pour le constater. D'ailleurs ce milieu, à l'image des élites françaises en général, souffre de consanguinité et de dégénérescence... Le prodige tient plutôt au fait qu'il arrive encore à entretenir l'illusion médiatique de l'excellence auprès des masses aliénés. Mais pour combien de temps encore ? Les média qui légitiment la "culture officielle" ont eux-même de plus en plus de difficulté à entretenir leur propre mythe déontologique (Macé Scarron n'est à cet égard que le symptôme d'un mal systémique)...
Rédigé par : Ivanovitch | 17 février 2012 à 09:30
Perso je me sentais davantage "à l'abandon" quand j'étais publié chez un gros éditeur. (Plutôt qu'à l'abandon, il faudrait parler d'une relative indifférence.) Mais c'est affaire de circonstance, ça aurait sûrement pu être autrement, et il n'y a pas de généralités à en tirer.
Rédigé par : PhA | 17 février 2012 à 09:37
Oui, je suis parfaitement d'accord avec Philippe A., c'est affaire de circonstances. Et de mon coté je ne me sens pas du tout "à l'abandon" chez mon petit éditeur, bien au contraire ! Nos romans sont soutenus par l'équipe comme personne d'autre ne l'aurait fait dans une machine de guerre parisienne à l'égard d'inconnus tels que nous. "Impossible d'espérer ne serait-ce qu'une petite reconnaissance pour le travail effectué" ?... Trop tard, c'est réglé. Bien sûr vendre cinq cent livres en trois mois ne représente rien sur le plan économique, mais le fait de croiser des lecteurs sur les salons venant me dire qu'ils ont aimé l'intrigue, ou pourquoi ci, ou comment ça, eh bien j'y trouve naïvement une 'tite reconnaissance pour le plaisir passé à écrire. J'ai dit "plaisir", hein, pas "travail", on est bien d'accord. Car je n'ai jamais conçu le mélange des mots comme un instant de labeur qui devrait remplir mon compte en banque.
Rédigé par : Max | 17 février 2012 à 16:49
Hello,
Comme d'habitude, je me permettrai de dire que je ne suis pas d'accord sur ces histoires de copinage. Bien sûr, comme dans tout domaine, connaître quelqu'un est un plus - mais ce n'est pas parce qu'on fait passer un CV qu'on va embaucher la personne, de la même manière qu'un manuscrit recommandé ne sera pas forcément pris.
Par ailleurs, je constate que certains de vos lecteurs (ou vous-même) sont allés se promener du côté de mon blog puisqu'on m'y soupçonne désormais de copinage. C'est chou ^^
Rédigé par : Grenouille Bleue | 17 février 2012 à 16:59
http://www.lexpress.fr/culture/livre/gallimard-attaque-francois-bon-pour-contrefacon_1083653.html?xtor=EPR-583-[XPR_Alerte_Info_Actif]-20120217--152095444@197934639-20120217153239
Un petit éditeur attaqué en justice par un très gros (gallimard)
Rédigé par : Robin | 17 février 2012 à 17:07
@Robin : encore une raison pour continuer à acheter Gallimard et a envoyer ses manuscrits chez Gallimard. S'en prendre à François Bon... il faut quand même le faire !
Il parait qu'il a jeté sa collection de la Pléiade - rire (oups pardon)
Rédigé par : Gamelard | 17 février 2012 à 18:47
Ah... ça se bouge au sujet de Gallimard !
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120217.OBS1714/gallimerde-se-fait-lyncher-sur-twitter.html
Rédigé par : Gamelard | 17 février 2012 à 20:15
Bon courage dans cette "jungle" aux auteurs inconnus de petites et même de grandes maisons d'édition.
Rédigé par : Anthony Pelissero | 17 février 2012 à 20:44
Jeter des brouettes de Pléiade! Il a les moyens cet "petit éditeur" ! C'est une faute de mauvais goût. Et c'est surtout très con.
Rédigé par : Bad spirit | 18 février 2012 à 03:48
Ils sont vraiment pas gentils les grands éditeurs d'embêter les petits! Une vraie cour de récréation l'édition. Allez hop au coin méchant Gallimard!
Rédigé par : Valérie | 18 février 2012 à 13:35
Excellente intervention de Gamelard: j'espère que Wrathy en fera un billet et que pour une fois elle remerciera un de ses lecteurs de lui apporter un bon billet sur un plateau.
(je dis ça parce que souvent Wrathy pioche ce qui l'intéresse dans les commentaires sans rendre à César ce qui lui appartient;))
Rédigé par : Nicole | 18 février 2012 à 15:10
http://carnetsdoutreweb.blog.lemonde.fr/2012/02/18/demolir-gallimard/
Rédigé par : Grenouille Bleue | 18 février 2012 à 17:50
Mieux vaut démolir François Bon, qui n'a jamais rien produit de bon, justement.
Rédigé par : Francois Martini | 18 février 2012 à 17:56
Extrait de "démolir Gallimard" de Laurent Margentin:
"Oui, il s'agit bien de nous libérer, nous auteurs et lecteurs, de l'emprise hégémonique du soi-disant plus grand éditeur français, qui est devenu un réel obstacle à la création littéraire"
Yes !
Rédigé par : chiffon | 18 février 2012 à 18:24
Ce n'est pas le plus grand éditeur français, même pas soi-disant, et il n'exerce aucune hégémonie. C'est quoi, ces conneries ?
Rédigé par : Francois Martini | 18 février 2012 à 18:40
Non, non, il est très bien ce Laurent Margantin:
"le mythe du grand éditeur reconnaissant de manière infaillible les jeunes talents imprègne tellement l'imaginaire collectif que même une majorité d'auteurs qui n'ont aucun véritable intérêt à ce qu'il perdure le défendent vaille que vaille, persuadés que, sans cette grande bourgeoisie de l'édition, la littérature dans ce qu'elle a de plus noble est condamnée à disparaître."
à lire dans "Au diable la bourgeoisie littéraire des « grands éditeurs ». Voir en lien
Rédigé par : de plus | 18 février 2012 à 18:47
C'est surtout que Gallimard sait vendre ses livres.
Rédigé par : Francois Martini | 18 février 2012 à 19:59
"C'est surtout que Gallimard sait vendre ses livres."
Rédigé par : Francois Martini | 18 février 2012 à 19:59
Oui, sans aucun doute : ils ont le personnel qu'il faut !
Rédigé par : en plus | 18 février 2012 à 20:23
C'est cela qui devrait intéresser les auteurs, une fois le livre écrit : le vendre ! Sinon, un petit coup d'auto-édition et on distribue autour de soi !
Rédigé par : Francois Martini | 18 février 2012 à 21:12
Je suis d'accord avec François Martini (une fois n'est pas coutume): je viens de lire l'article de l'illustre et inconnu Laurent Margentin (qu'il le reste dans sa galaxie numérique!) et je suis ébahi par la pauvreté de raisonnement et le conformisme de pensée, bien dans l'air du temps de l'hystérie numérique: la révolution, les masques de clown, tout ça; bullshit! la révolution vous ne l'avez pas fait avant, vous ne la ferez pas après. Vous vous contenterez de suivre le mouvement du moment: la nouvelle doxa numérique.
Il serait trop long d'énumérer chaque erreur à chaque ligne, chaque préjugé à chaque paragraphe, chaque indignation tellement prévisible et chaque mépris à force suspect. Et puis l'hôtesse du lieu n'aime pas les posts trop longs. Mais quand même! Un tel tissu de conneries "conformes", c'est grave, très grave pour la libre pensée. On ne peut pas TOUT laisser passer, sous couvert d'indulgence.
D'abord la photo du grand bourgeois devant son domaine. Quelle originalité dans la perfidie! Un choix de propagande qui veut dire : regardez ce salaud de riche devant son château, c'est dégueulasse.
Votre choix nourrit la frustration de tout un chacun. C'est le fameux syndrome "ces messieurs les puissants" de François Bon. En filigrane, ça crie: Qu'on lui coupe la tête, à ce salaud! Le patrimoine littéraire? On s'en fout! Coupons-lui la tête et brûlons les livres, ces saletés de Pléiade qui puent le cuir de riche! Au bûcher le livre-bourgeois! La réthorique néostalinienne du mot "bourgeois"...ca existe encore?!
Mais mon bon Laurentin, Gallimard, ce n'est pas simplement une dynastie honnie par des petits gars comme vous (et c'en est une, de dynastie, et pas n'importe laquelle!) mais c'est surtout un patrimoine: qu'on le veuille ou non, ce sont des CENTAINES d'auteurs importants, ce sont eux qui ont fait ce fonds littéraire qui est la littérature depuis au moins 2/3 siècles. Et ce ne sont pas quelques tentatives numériques honorables (mais sans plus, vraiment sans plus et je connais bien le net et ses "tentatives d'exploration de nouveaux espaces numériques, et autres blabla prémachés), noyées dans un tombereau de bouillie numérique qui peuvent soutenir la comparaison, même dans dix ans, dans 50 ans!
Un fonds littéraire ça se construit sur la durée, mon bon, ça ne se décrète pas à l'aune d'un changement technologique qui sera obsolète dans 2, 5, dix ans...et vous courrez après une autre "révolution" numérique, toujours développée, je vous le rappelle, en termes d'outils, par toutes ces majors du web que vous haïssez: et oui, mon vieux,vous nourrissez le système, autant, sinon plus que le livre traditionnel. Mieux, vous l'entretenez. Vous êtes un pigeon numérique parmi des millions de pigeons numériques. Les FAI et leurs actionnaires ont de beaux jours devant eux.
Revenons au livre et trouvez-moi LE chef d'oeuvre de votre nouveau territoire numérique, comparez-le aux plus grands auteurs "du papier" (ce monde qui vous a élevé et que vous conchiez si soudainement, avec tant d'ingratitude; je sais bien qu'il faut tuer le père, mais là c'est un massacre!) téléchargez-le , diffusez-le, faites du bruit autour ...qu'on découvre enfin ce nouveau génie! Qu'on juge sur pièce!...
"Démolir Gallimard!" . Mais vous vous prenez pour qui? De quel droit, de quelle hauteur littéraire vous imaginez rayer de la carte un pan entier de la culture française parce que votre mégalomanie vous le dicte?!
Il y aurait tellement à dire sur cette humeur très très limite qui court en ce moment sur le net, comme si vous imaginiez, vous et tous les petits moujiks webophiles, faire croire que d'un coup de baguette magique vous allez révolutionner la littérature! Mais regardez-vous un peu! Relisez vos textes! où sont les Proust, Céline, Camus, Sartre, Gary, etc du XXI ème siècle? Vous prenez vos désirs pseudos révolutionnaires pour une réalité qui n'existe pas! Pas encore! Il n'y a pas encore de Mozart de la tablette et il n'y a surtout pas de génération spontanée d'une littérature supposée révolutionnaire de créativité. Vous rêvez mon cher ami. Tout ça prend du temps, qui dépasse l'échelle d'une pauvre vie humaine. La littérature c'est l'affaire de siècles, pas de 2/3 versions facebook.
Passons...Dernier moment croustillant, quand même: découvrir en allant sur le "cv" de l'auteur, qu'il publie chez...Publie.net, la boîte d'édition de François Bon. Donc, je reprends un extrait de votre diatribe: "(...) Gallimard qui publie des critiques écrivant régulièrement des papiers sur ses livres. " (tu parles d'un scoop, les frères Goncourt s'en moquaient déjà).
mais c'est EXACTEMENT ce que vous venez de faire: écrire un plaidoyer pro domo (en tapant sur Gallimard, grosse cible bourgeoise facile) EN FAVEUR de l'éditeur qui vous publie.
Rien que ce petit détail grotesque décrédibilise tout le reste du papier (qui n'en avait pas besoin: il se dévaluait tout seul).
Tout ceci est de la bouffonerie, cher monsieur, qui ne trompe pas grand-monde (à part les habituels moutons numérique qui bêlent en choeur).
Et ce n'est pas avec des avocats de votre gabarit, croyez-moi, que l'écriture numérique va se défendre, ni s'élever.
Enfin, je vous laisse sur cette dernière farce: " il s'agit bien de nous libérer, nous auteurs et lecteurs, de l'emprise hégémonique du soi-disant plus grand éditeur français." Putain mais QUI a obligé QUI a signer ou acheter chez Gallimard?! Vous prenez EN PLUS les gens pour des cons et les auteurs pour des esclaves?! Le pire, c'est qu'il y a des "cerveaux" pour vous approuver...et d'autres qui surfent allègrement sur cette démagogie pseudoculturelle. Petits Maos numériques.
Par pitié, faites passer le blog de Wrath à ce grand défenseur de la liberté et de la création, qu'il se décille les yeux et essaie de revoir sa copie!
Rédigé par : Charles de Noix | 18 février 2012 à 22:38
Je ne connaissais pas ce Monsieur F. Bon, mais je crois connaître un peu l'oeuvre de Hemingway, assez en tout cas pour pouvoir estimer, après téléchargement et lecture de la traduction incriminée qu'elle constitue un véritable désastre littéraire. Elle m'évoque irrésistiblement la minable traduction qu'avait un temps commise Ph. Sollers de certaines nouvelles d'Hemingway. Beaucoup de bruit pour rien : que les lecteurs qui veulent se faire une idée comparent eux-mêmes. La traduction de J. Dutourd, qui n'est effectivement peut-être plus dans l'air du temps (ah, l'air du temps ! les agitateurs littéraires de la modernité, en baudruches avisées, aiment beaucoup l'air du temps), trahit sans doute la lettre du texte mais n'en restitue pas moins admirablement l'esprit et le souffle ; la traduction de F. Bon est effectivement plus "exacte" rapportée à la langue originale, mais quelle lourdeur et quelle pesanteur : aucune grâce, du quasi mot à mot : laborieux. Ce monsieur F.Bon est sans doute victime d'un certain "impérialisme" littéraire du clan Gallimard (on veut bien lui faire crédit à ce sujet) mais il ne possède aucun talent.
Qu'on en juge, le doute n'est pas permis, et ce dès la première phrase.
Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf stream(Trad. J. Dutourd) : en une seule phrase, on sent passer le souffle d'une histoire qui commence.
Le vieil homme pêchait seul dans le Gulf Stream
sur son canot depuis quatre-vingt-quatre jours sans
avoir pris un poisson.(Trad F. Bon) : la platitude exacte, dans toute sa vacuité "moderniste". Et le tout est à l'avenant : Un "travail" exact, sans aucune grâce ni élégance de tâcheron moderne. Cette "traduction" est déjà dans ma corbeille... Dieu fasse que ce monsieur F. Bon ne se pique pas de nous traduire un jour à sa façon "Pour qui sonne le glas", le "Jardin d'Eden" où "Iles à la dérive" (pauvres îles - mais admirables îles - qui ont déjà subi assez de manipulations)
Rédigé par : Vieil alchimiste | 18 février 2012 à 23:03
J'ai acheté deux "romans" de Bon, jadis, parce qu'il traitait de la fin de l'industrie. Hélas, c'était illisible. Ce type est une crasse littéraire.
Je suis persuadé que les crétins qui twittent contre Gallimard n'ont jamais lu une ligne de Hemingway. J'ai, en revanche, un souvenir ému de la lecture de la traduction Dutourd. Et si on veut connaître l'œuvre originale, rien de mieux que la lire an anglais. Ce n'est pas du mandarin, quand même.
Rédigé par : Francois Martini | 18 février 2012 à 23:33
La littérature numérique c'est le Salon des refusés...mais sans Manet. Ou bien il va falloir prouver le contraire brillamment. C'est pas gagné.
Enfin, ça fait un petit business. Ca pose son petit homme. Trop de pixels, pas assez de souffle.
Rédigé par : Charles de Noix | 18 février 2012 à 23:57
Une comparaison ici :
http://embruns.net/logbook/2012/02/18.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#traductions-comparees&tw_p=twt
Rédigé par : Vieil alchimiste | 19 février 2012 à 00:06
Eh bien, on ne peut pas dire que la comparaison soit très en faveur de Bon. En tout cas, comparativement, la version Dutourd n'est en rien déshonorante. Encore un argument qui se dégonfle comme une baudruche.
Décidément il y a quelque chose de pourri au royaume de la netocratie. Tous ces cris indignés pour ça...ce sentiment d'automanipulation des masses...ça promet sûrement l'apparition de quelques génies littéraires dans les années à venir...
Rédigé par : Charles de Noix | 19 février 2012 à 02:58
Si vous pensez qu'il n'y a rien de bon en littérature numérique, une adresse :
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/perso/marc-galan/
et une autre
http://www.athanase.org
Rédigé par : Arsinoe | 19 février 2012 à 03:01
"la traduction de F. Bon est effectivement plus "exacte" rapportée à la langue originale, mais quelle lourdeur et quelle pesanteur : aucune grâce, du quasi mot à mot : laborieux. Ce monsieur F.Bon est sans doute victime d'un certain "impérialisme" littéraire du clan Gallimard (on veut bien lui faire crédit à ce sujet) mais il ne possède aucun talent."
Je crois que Vieil alchimiste a parfaitement résumé "l'affaire Bpn" qui se referme donc sur elle-même comme une palourde titillée par un bernard-lermite.
Rédigé par : Charles de Noix | 19 février 2012 à 03:46
@Charles Edmond de la Noix : ce n'est pas parce que vous alignez des post à rallonge que vos arguments tiennent la route ! Vous dites :
"Relisez vos textes! où sont les Proust, Céline, Camus, Sartre, Gary, etc du XXI ème siècle?"
Aucun de ces auteurs ont été découverts par Gallimard !
Céline : Denoel 1932
Camus : Edmond Charlot 1935
Sartre : la Nausée refusée par Gallimard en 1936, accepté en 37 un peu comme pour Proust
Gary : Éducation européenne, écrit en 1943, sera publié par Penguin books en 1944 en anglais !
et ainsi de suite...
La force de Gallimard ce n'est pas celle d'un découvreur mais celle d'un club de foot : avoir la capacité d'opérer des transferts...
Je n'ai pas le temps de reprendre tous vos arguments mais vous être un vrai pitre Cher de la Noix à doxa de Goldiakine de moujik.
Rédigé par : sinon | 19 février 2012 à 07:34
@F Martini, j'ai tenté de lire un extrait de votre prose, c'est à s'arracher la tête pour la poser loin de soi et désirer dormir.
Vous savez qu'on peut raconter sa vie à voix haute dans un bistrot à ses compagnons de comptoir ? Pour peu qu'ils soient en état d'ébriété avancée, il vous écouteront. Parce que ça semble être le but, alors allez à l'essentiel.
Sinon, toujours un plaisir de venir ici lire de près : petits réacs qui veulent tous être califes à la place du calife, se délectent des livres qui marchent, Musso&co, la bonne soupe légumineuse d'histoires qui "fonctionnent" sans abimer un seul neurone, médiocres prêts à vendre leurs chemises et la bave qui en dégouline sur le col pour être gallimardés.
Alors évidemment, ceux qui remettent réellement en cause le système se font descendre ici.
Vous ne voulez pas changer quoi que ce soit, juste avoir votre part du butin et les petits fours qui vont avec aux réunions de l'ambassadeur. La starac à mots.
A force de lire de la soupe, de révérer les vendeurs de soupe, de rêver de soupe, il est possible qu'on en devienne, attention.
C'est pourquoi le plaisir de venir ici doit être bref.
Rédigé par : ahlala | 19 février 2012 à 09:13
Un autre exemple, s'il en était besoin, et la traduction de F.Bon fourmille de ce genre de cas :
Traduction J. Dutourd - Page 62 de mon édition folio : (le moment où un petit oiseau vient, en mer, se réfugier sur la barque du vieux pêcheur) :
(...)
L'oiseau s'abattit à l'arrière de la barque. Après quelque repos, il se mit à voleter autour de la tête du vieux, puis se posa sur la ligne où il se sentait plus à l'aise.
Traduction de F.Bon (Page 59 de son document numérique, que j'ai téléchargé, naturellement depuis ma cabane au Canada) :
L’oiseau choisit la poupe et s’y reposa. Puis il vola autour de tête du vieil homme se posa sur la ligne,où c’était plus confortable.
(...)
N'y a-t-il rien qui vous heurte, à la simple lecture, fût-elle "écolière" ? (j'emploie à dessein ce terme car la traduction de J. Dutourd a été qualifiée par certaines baudruches littéraires modernistes de "traduction pour écoliers"). On ne peut reprocher, évidemment, à la traduction de F. Bon d'être inexacte (j'ai le texte anglais sous les yeux). Mais de ces deux traductions, l'une prenant de slibertés mais inspirée, et l'autre quasi littérale mais bancale, laquelle est la plus fidèle, la plus juste ? F. Bon traduit avec des lettres et des mots, là où Jean Dutourd avait traduit avec le coeur. Le travail de F. Bon est mécanique, froid (on pourrait ajouter, au vu de l'ensemble de la traduction comparée au texte anglais et au travail de Jean Dutourd, que F. Bon semble avoir énormément de mal à gérer le "temps" de l'univers d'Hemingway, lequel est très particulier, un temps tortueux et non nécessairement linéaire).
Que les lecteurs désireux de se forger une opinion sur la "nécessité" du travail de François Bon se procurent sa version (il donne lui-même le lien sur son site), et le texte traduit par Jean Dutourd, je le leur conseille vraiment : c'est édifiant, et s'iol était possible de réaliser une édition commune regroupant les deux traductions (chacune sur une page), cette tempête de verre d'eau s'évanouirait comme elle est née et la traduction de F. Bon recevrait le sort qu'elle mérite. Il va de soi que Gallimard et cie sont là pour s'en mettre plein les poches avec les textes d'Hemingway, c'est après tout leur métier de vautour (pardon, d'éditeur). Mais quand, pour justifier la "nécessité" de son propre travail, F. Bon s'en prend à la qualité de la traduction de J. Dutourd, je me permets de ricaner doucement devant cet accès de baudrucherie : F. Bon y apparaît si aérien que la lourdeur de sa traduction étonne encore davantage.
Rédigé par : Vieil alchimiste | 19 février 2012 à 10:13
Je n'ai cité qu'un exemple de ce genre de "détail", mais on en trouve plus d'une demi douzaine à chaque page, il suffit d'étudier les deux textes. Si je ne craignais de m'attirer les foudres gallimardiennes, je scannerai mon folio et fabriquerai un Pdf agencé de telle qorte que les deux traductions y soient en vis à vis. Edifiant...
Un dernier pour la route : quand le vieux pense au dnager des rapaces pour la fauvette :
Trad J. Dutourd :
(...)
Mais il ne parla pas des éperviers à la fauvette. Celle-ci, de toute façon, ne l'aurait pas compris, et elle avait bien le temps d'entendre parler des éperviers.
Trad. F. Bon
(...)
Mais il n’en dit rien à l’oiseau,
qui ne pourrait pas le comprendre de toute façon,
et qui apprendrait bien assez tôt ce qu’est un
faucon.
De Jean Dutourd et de F. Bon, en terme de traduction, qui est l'écolier ? Ce F. Bon ne mérite qu'une chose pour sa copie, laquelle semble tout ignorer de l'euphonisme de la langue et ne s'attache qu'au texte mot à mot : le bonnet d'âne en version américaine !
Rédigé par : Vieil alchimiste | 19 février 2012 à 10:24
Vieil alchimiste : le problème n'est pas si la traduction de F. Bon est inférieure à celle de Dutourd ! C'est l'absurdité d'un système de protection du droit d'auteur qui à l'heure du numérique permet à Gallimard d’empêcher en France toute nouvelle traduction. Si le site de F. Bon était hébergé au Canada ou en Belgique il n'aurait pas eu ces problèmes... enfin c'est ce qu'il a l'air de dire.
Rédigé par : sans doute | 19 février 2012 à 14:11
Faites vous plaisir, c'est hébergé au Canada et c'est gratos :
http://www.desordre.net/Hemingway_VieilHommeMer.pdf
Là-bas ils appellent Gallimard "les peignes-culs du vieux monde" :
http://www.desordre.net/blog/?debut=2012-02-12#2955
Rédigé par : sans doute | 19 février 2012 à 14:36
Seul le Canada refuse de passer le droit d'auteur à la même durée que le reste du monde civilisé. Cela cause tout le temps des problèmes.
Rédigé par : Francois Martini | 19 février 2012 à 14:53
Ah, un retour en force des pro-Bon (c'est dimanche, on n'est pas au bureau)...
@sinon: vous n'avez tellement pas le temps que vous préférez l'insulte plutôt que de vous penchez sur les vrais problèmes que soulèvent cette mini-polémique qui rame au fond du net. Le pbm n'est pas Gallimard comme "club de foot" des auteurs, mais tous les petits symptomes énoncés de la nouvelle doxa qui se met en place: la bien pensance du net, avec ces pseudos révolutionnaires de la langue. Au delà des arguments auxquels vous ne voulez surtout pas répondre, le petit comparatif Dutourd versus Bon est imparable: le texte parle de lui-même et non l'idéologie.
@ahlala: vous avez bien choisi votre pseudo. Ahlala, le couplet habituel sur les réacs ( de droite bien sûr, vous oubliez de le préciser), l'allusion débile à Musso et autres fabricants de bestsellers (quel rapport avec Gallimard et son fonds littéraire?! ) Ahlala, l'éternelle "remise en cause du système": la scie du fantasme révolutionnaire qui fait rêver le petit fonctionnaire culturel des mots de se prendre pour un nouveau Robespierre de la littérature...mais quel système et quelle remise en cause de quoi!? Vous êtes on ne peut plus DANS le système! Vous en êtes l'essence même, le carburant consumériste! Vous avez renié sans aucun regret le papier et n'avez plus d'yeux que pour le numérique! Vous qui surconsommez de la tablette comme le nouveau Graal, du I-pad, du e-book et autre nouvelle version renouvelée tous les ans; cette manie névrotique de la surconsommation, le fantasme d'avoir des milliers de livres dans sa tablette tactile...alors que vous n'êtes même pas capable de reconnaître la qualité littéraire entre deux textes traduits!
"Ceux qui remettent réellement en cause le système": vous voulez dire François Bon et sa maison d'édition numérique? Quelle révolution littéraire? Qu'il fasse un petit business, soit, ça ne dérange personne; encore faut-il que soit mis en avant cette justification esthétique (blabla sur nouvelle voie de la littérature), ce réflexe de toujours vouloir se justifier dans sa posture et non dans les faits. Mais les faits sont têtus et ils se rappellent à nous par un moyen très simple: la comparaison entre deux textes. Alors à quoi bon cette polémique qui n'aurait qu'un avantage: faire parler de Bon et de sa boutique, tout en faisant passer Gallimard pour le gros méchant, vous savez la formule ridiculeusement florentpagniesque de "ces messieurs les puissants" (comme si F.Bon ne connaissait pas exactement le fonctionnement des "grandes maisons" pour s'en offusquer comme le premier Bisounours venu!) . En cela l'opération est parfaitement réussie.
Et la fameuse révolution de la ittérature numérique n'a toujours pas avancé d'un pouce...
@sans doute: évidemment que si le problème est dans la qualité revendiquée d'une nouvelle traduction (sous prétexte que celle de Dutour serait merdique parce qu'issue d'un vieux réac de droite). C'est tout l'enjeu esthétique que soulève dans son argumentaire François Bon; c'est aussi l'argument de sa boite numérique: une sorte de label es qualité numérique, aka le futur de la littérature est sur le net.. Pour le reste, ce n'ets que l'habituel règlement de compte entre petits éditeurs marginaux et Gallimard, le gros fantasme de la "pieuvre éditoriale".
Le combat pourrait être légitime: lutter contre les positions dominantes d'un gros acteur du marché. Le problème c'est la faiblesse des arguments, l'illégitimité esthétique pourtant proclamée. Il suffit de lire DANS le texte (et non la réthorique autour) pour constater que ça ne tient pas la route (en tout cas clairement du point de vue littéraire). Point barre.
Rédigé par : Charles de Noix | 19 février 2012 à 15:15
C'est marrant, cette fixette sur Gallimard qui est loin d'être le plus gros éditeur français. ça sent le complexe d'infériorité, "quelque part".
Rédigé par : Francois Martini | 19 février 2012 à 15:28
Ce F. Bon tente de nous faire prendre des vessies pour des lanternes : tout ceci sent le coup monté et orchestré pour indigner les bons gogos naïfs du Web, et attirer ainsi l'attention sur sa petite maison d'édition. Il savait très bien que sa traduction (une parfaite nullité, je maintiens) serait contestée par Gallimard : on ne me fera jamais croire que ce F.Bon, sur lequel j'ai pris qq renseignements, et qui est un type intelligent et organisé, s'est lancé bille en tête dans une aventure pareille sur la base d'une erreur concernant le fait que LVELM soit libre de droits (les éditeurs sont bien plus prudents qu'ils ne le prétendent). Il avait de toute évidence prévu la réaction "impérialiste" de Gallimard et il nous rejoue la Vierge effrouchée qui risque de coucher ce soir en prison à cause de ses idées ( la rapidiuté avec laquelle le Web a réagi démontre, s'il en était besoin, que l'opération est l'oeuvre d'un habile petit réseau qui vise à promouvoir à tout prix - et d'ailleurs pourquoi pas ? - le numérique. Bref, à l'incompétence en qualité de traducteur, François Bon ajoute le ridicule d'hypocrites lamentations sur sa liberté hemingwayienne perdue : qui reste lucide ne peut être dupe une seconde de ses lamentations éplorées dignes d'un crocodile : il s'est tout simplement offert à peu de frais un bon coup de projecteur sur sa maison : un (mini, car dans 8 jours on n'en parlera plus) coup web-médiatique, rien de plus. Et les gogos de s'indigner. Mais bon, pendant ce temps là...
Rédigé par : Vieil alchimiste | 19 février 2012 à 15:28
Traduction de F. Bon (P. 42) - On rappele que c'est un pauvre pêcheur illetré qui parle/pense :
(...)
Mais maintenant c’est pas le moment de penser au
baseball, pensa-t-il. Maintenant, c’est le moment de
penser à une chose et une seule : celle pour laquelle je suis né (...)
Et voici la traduction "lourdingue" et "bâclée" de Jean Dutourd (les deux qualificatifs ont été employés par le clan F.Bon pour dénoncer la mauvaise qualité de la traduction Dutourd) : Page 44 édition Folio :
(...)
C'est pas le moment de s'occuper de base-ball,songea-t-il. C'est le moment de penser à une chose. Rien qu'une. La chose pourquoi je suis né (...)
Monsieur F.Bon, si vous voulez obtenir le respect auquel vous aspirez, commencez par respecter le travail de ceux qui vous ont précédé, et qui vaut - très largement, je crois -le vôtre.
Tiens, une autre, je ne résiste pas ;
F.Bon, page 44 :
(...)
Il attendait, la ligne entre le pouce et l’index, la
surveillant elle et les autres lignes en même temps au
cas où le poisson soit remonté ou descendu.Puis revient le même étirement délicat. (...)
(...)
Un magnifique rendu euphonique dans notre langue, n'est-il pas ? Et quelle précision sportive dans les étirements... Voilà un des effets pervers de la traduction bas de gamme, mot à mot
Le même passage, vu par cet âne de Jean Dutourd :Edition Folio (page 47)
(...)
Il attendait, le fil entre le pouce et l'index, surveillant non seulement cette ligne-là, mais aussi les autres, car le gros poisson pouvait se déplacer.La même secousse légère se fit sentir à nouveau.(..)
Comparez, comparez : il en restera toujours quelque chose... Il y en a 5 ou 6 par page, et ceci sur toute la traduction. Un monument de ridicule pour ce pauvre François Bon, il n'arrive pas à la cheville de Jean Dutourd.
Rédigé par : Vieil alchimiste | 19 février 2012 à 15:52
Pas "à peu de frais". Il rame beaucoup pour peu de résultat : traduire un roman, même mal, c'est du boulot. Tout ça pour vendre vingt-deux exemplaires que personne ne lira, qui seront échangés en piraterie par des milliers de gens qui ne le liront pas…
D'où tire-t-il ses revenus ? Sa fiche Wikipédia est - c'était couru - vide de tout renseignement intéressant. Je parie que c'est un parasite institutionnel. n'a-t-il pas été bénéficiaire de l'hébergement à la Villa Médicis, jadis ?
Rédigé par : Francois Martini | 19 février 2012 à 15:54
Une précision : je n'ai pas retouché la citation tirée de la traduction de F.Bon, naturellement : la faute de concordance des temps est d'origine à la page 44(sic) :
Il attendait (...) au
cas où le poisson soit remonté ou descendu. Puis revient le même(...)
Modernisme ou fatigue ? Vous avez dit bâclée ? On ne saura peut-être jamais, si ce pauvre F. Bon se suicide de dépit à cause de Gallimard (car notre brave crocodile, au milieu de ses larmes éperdues, a menacé voici qq jours d'arrêter son entreprise Publie.net, quand on ne lui demandait que d'arrêter de martyriser Hemingway).
Rédigé par : Vieil alchimiste | 19 février 2012 à 16:00
@FM. @FM. Je ne pense pas qu'il ait fait cette traduction pour gagner quoi que ce soit. Je ne crois pas non plus qu'il l'ait faite initialement dans le but de promouvoir Publie.net avec un clash. Je pense qu'on peut lui accorder la sincérité de l'entreprise gratuite, et ce travail de traduction a probablement été fait par lui avec coeur (le résultat n'en est d'ailleurs que plus consternant, il ferait mieux d'arrêter ce genre d'expérience désastreuse : n'est pas artiste qui veut). En revanche, je pense qu'une fois la traduction faite, il a eu l'idée(brillante, d'ailleurs), en tant qu'éditeur, de l'utiliser comme vecteur de promotion de Publie.net puisque le clash prévu avec ce gros béta de Gallimard rentrait pile-poil dans son rail : petit éditeur numérique défendant la liberté contre gros éditeur papier tyran. Et roulez jeunesse..!
Rédigé par : Vieil alchimiste | 19 février 2012 à 16:10
Arrêter d’accabler ce pauvre François Bon ! Il vous a donné l'occasion de vous replonger dans ce "Vieil homme et la mer". Gardez votre vieux Folio et laissez les autres découvrir la version numérique hébergée au Canada puisqu'en France l'édition bourgeoise ne nous le permet pas !
Rédigé par : mama mia | 19 février 2012 à 17:12
Conseil pour conseil, arrêtai de rouler les r, ça vous fera du bien, votre azzent est birarre.
Tiens, pour le plaisir : nous allons voir combien de temps tiendra ce commentaire dans le temple de la nouvelle traduction, ledit commentaire pointant un élément objectif (parmi d'autres) :
http://carnetsdoutreweb.blog.lemonde.fr/2012/02/10/lire-relire-hemingway/#comment-605
Rédigé par : vieil alchimiste | 19 février 2012 à 17:34
Alchimste, je suis d'accord avec vous, quoique… Bon est un arriviste médiatique prêt à tout pour qu'on perle de lui. Un Sarkozy de la littérature.
Mieux vaut quand même que le moins de gens possible découvrent l'édition canado-bonasse du Vieil Homme… Bon est un pompeux pédant à la BHL qui mériterait quelques tartes à la crème bien senties.
Rédigé par : Francois Martini | 19 février 2012 à 17:40
Le stylo rouge vous manque tellement qu'il vous faut montrer votre science ainsi de partout vieil alchimiste ?
Rédigé par : mama mia | 19 février 2012 à 17:42
@F.Martini : arriviste médiatique, je n'irais pas jusque là. En tant qu'éditeur, F.Bon me semble assez rigoureux, à ce que j'ai pu voir sur son site (même si ce qu’il publie n’est pas ma tasse de thé).
Ce n'est donc pas l'éditeur qui m'agace chez lui, mais le traducteur (incompétent) qui, pour régler ses comptes d’éditeur (compétent) avec Gallimard et le milieu des éditeurs "traditionnels", s'est cru obligé de "descendre" la traduction de Jean Dutourd, approuvé en cela par des centaines de gogos qui n'ont jamais lu Hemingway (en anglais ou traduit par Dutourd ou d’autres, car Dutourd n’est pas le seul traducteur d’Hemingway en français, loin de là), jamais senti son univers si particulier qu'une traduction exacte, quasi littérale, trahit bien davantage qu'une traduction du coeur. Au fond, je ne refuse pas à F. Bon le droit de donner sa propre traduction (exacte, froide, minable et sans art) d'Hemingway, je lui reproche de ne pas respecter "a minima" le travail de son prédécesseur (après, on peut ne pas aimer la traduction de Dutourd, suffit de faire mieux, ce qui n’est pas si facile) : il n'était pas obligé de qualifier la traduction de Jean Dutourd de "bâclée" et de "lourdingue" pour présenter la sienne sur le Web, truffée de lourdeurs et d’incohérences euphoniques qui massacrent le texte dans notre langue. Sa traduction est bien plus fidèle au texte que celle de Dutourd, c’est vrai. Mais réaliser une translation clinique mot à mot (ou presque) n’est certainement pas traduire une œuvre. Et si en plus le traducteur manque du minimum de modestie, on a forcément (très) envie de le descendre aussi, fût-ce cruellement.
@Mama : ne soyez pas agressif(ve), je vous taquinais. Je suis d'accord avec vous : je tape sur F. Bon, et il l'a bien cherché en nous pondant une bouse de premier ordre, qui publie doit accepter l'épreuve du feu critique. C'est juste votre "ce pauvre F. Bon" qui m'a bien fait rire. Renseignez-vous sur lui, ce n'est pas un "pauvre" homme comme vous semblez le croire, mais quelqu'un de très intelligent. Qui peut le plus peut le moins...
Rédigé par : vieil alchimiste | 19 février 2012 à 18:23
En tout cas, Publie.net a un redoutable attaché de presse: gonflé le mec!
http://carnetsdoutreweb.blog.lemonde.fr/2012/02/19/soutenir-les-editions-publie-net-face-aux-dinosaures-de-ledition-oui-mais-comment/
On n'est jamais si bien servi que par soi-même, semble-t-il...
Rédigé par : Charles de Noix | 19 février 2012 à 18:37